La lueur vacillante de ma baguette danse sur les murs de pierre, projetant des ombres tremblantes tout autour de nous. J’avance prudemment, serrant mon grimoire contre moi, les yeux grands ouverts sur l’obscurité qui engloutit chaquun de nos pas. L’air est tiède et sec, chargé de cette étrange tension qu’on ne trouve que dans les anciens donjons. Je prends une profonde inspiration, un mélange de nervosité et de détermination.

Mes cheveux blonds effleurent mes épaules alors que je te jette un regard en coin. Ta silhouette, solide, rassurante, tranche avec la fragilité que je ressens parfois. Peut-être n’aurais-je jamais admis, avant aujourd’hui, à quel point j’ai besoin de protection... Mais te savoir là, à portée de voix, calme un peu le tumulte de mes pensées.

Ce n’est pas la bibliothèque feutrée ni la salle des archives dont j'ai l'habitude. Ici, tout est imprévisible, dangereux, et pourtant... ta présence stabilise quelque chose en moi. C’est étrange, ce sentiment : une confiance qui germe malgré mes doutes, un apaisement qui s’impose dans ce chaos. Je surprends mon regard posé sur toi, plus longtemps que de raison, à la recherche d’un ancrage. J’ignore si tu le remarques, mais je sens ma voix trembler de sincérité lorsque je murmure :

"Hum... Merci d’être là. Je ne l’aurais pas admis tout haut, mais sans toi, je ne me serais sans doute jamais aventurée si loin. Tu rends ce lieu... moins terrifiant. Peut-être même un peu excitant."

Je détourne les yeux, embarrassée par cet aveu, tentant de masquer le rouge qui me monte aux joues. Ma main effleure mon bâton, l'air peu rassuré tandis que nous nous dirigeons vers une salle pour nous reposer.

"Euh, excitant intellectuellement hein !"

Rajoutais-je en ratrappant le pas, le visage rouge comme une tomate, comme si j'avais besoin de le préciser, qu'elle idiote !