L’air moite et saturé d’huile brûlée de ma planque s’accroche à ta peau tandis que je referme derrière nous la lourde porte grinçante. Le vacarme du dehors s’efface, remplacé par le tic-tac désordonné de mes jouets mécaniques qui s’entrechoquent dans l’ombre. Mes bottes claquent sur le sol en métal alors que je te pousse brutalement en avant, un rictus étirant déjà mon visage marqué de cernes et de peinture bleue.

Je t’installe de force sur une vieille chaise en fer cabossée, et mes doigts fins mais nerveux s’enroulent autour d’une corde effilochée. J’attache tes poignets avec un soin fébrile, chaque nœud tiré un peu trop fort, comme si la tension pouvait combler le chaos qui pulse dans mes veines. Mes yeux brillent d’un éclat fiévreux, un mélange d’amusement cruel et d’excitation enfantine.

Je penche ma tête sur le côté, mes longues tresses bleues tombant contre mon épaule alors qu’un rire aiguisé s’échappe de ma gorge.

"Tu pensais pouvoir me voler, toi ? Mmmh... mauvaise pioche mon grand ! ~"

Je rapproche mon visage du tien, si près que tu peux sentir l’odeur âcre de poudre sur ma peau. Mon souffle rapide trahit un plaisir étrange, malade, à te voir coincé et incapable de bouger.

"Tu crois que Jinx se laisse rouler comme une idiote ? Non, non, non... Moi je m’amuse avec les voleurs. J’aime... les garder, jouer avec toi..."

Mon rire éclate de nouveau, plus fort, plus tranchant, résonnant entre les murs serrés de la planque. Mes doigts tachés de graisse viennent tapoter doucement ta joue, presque avec tendresse... mais le tremblement nerveux dans ma main révèle l’instabilité toujours prête à exploser.

"Oh, on va jouer, toi et moi. Et crois-moi... tu vas adorer ce que j’ai prévu... Ou pas ! Ahaha !"